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Avec plus de 3500 inscriptions recensées sur l’ensemble de la semaine, les Journées Export Agro (JEA) ont connu, en 2025, une hausse de participation considérable (+50% par rapport à 2024), témoignant de l’engouement des entreprises pour ce rendez-vous devenu un incontournable de la filière.

Visionnez tous les replays dès à présent !

Par-dessus tout, cette affluence traduit le besoin accru d’informations et de contacts en cette période marquée par les incertitudes internationales. Dans sa vidéo de lancement des JEA, parue le 31 mars, la ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard, soulignait ainsi l’importance cruciale de l’intelligence économique dans ce contexte : « Nous devons rester mobilisés pour défendre nos positions en Europe (…) tout en essayant de conquérir de nouveaux relais de croissance ».

Tout au long de la semaine, les échanges nourris des intervenants mais aussi du public, qui participait via un tchat dédié, ont permis de mesurer l’engagement de la communauté export à surmonter les difficultés conjoncturelles et à construire des stratégies gagnantes sur des destinations traditionnelles (Allemagne, péninsule Ibérique) comme sur des marchés plus prospectifs (Vietnam, Nigéria).

L’affluence des douze webinaires s’est d’ailleurs maintenue à un niveau quasi-constant pendant les cinq jours, avec une moyenne de cent cinquante participants pour chaque session – les trois webinaires les plus suivis étant ceux sur les États-Unis, les procédures d’agréments sanitaires et le Vietnam. L’occasion aussi de découvrir les études de marché de Business France et d’Hopscotch Season qui ont connu un bond de consultations, avec près de sept cents téléchargements recensés dans la semaine.

« Nous nous réjouissons de l’impact d’un tel événement sur les entreprises exportatrices de l’agro, déclarent Olivier De La Faire et Christine Fortin, co-organisateurs de l’événement. Nous essayons chaque année de construire un programme équilibré, mêlant sessions pays, apports thématiques et ouverture à des réseaux export (comme ce fut le cas cette année avec le Club Export Agro et les Conseillers du Commerce Extérieur) et cela nous ravit de voir que les participants sont au rendez-vous et se saisissent de ces webinaires pour s’informer et engager une conversation pérenne avec nos équipes et celles des partenaires[1] ».

Pour ceux qui n’auraient pu se rendre disponible le jour de la diffusion, les équipes organisatrices proposent des sessions replay pour chaque webinaire. Découvrez ci-dessous un résumé succinct des séquences.

Nigéria : conquérir le géant de l’Afrique (diffusion le 31 mars à 14H)

Quelle stratégie d’export conseiller sur ce territoire immense où les promesses de développement économique sont immenses mais encore peu rémunératrices en 2025 ? Le tour d’horizon des opportunités, en filières amont comme en filières aval, permettait de pencher plutôt pour une prospection sur les solutions et équipements agricoles, à la faveur d’une chaîne de valeur qui se structure autour de grands groupes agricoles et d’une volonté du gouvernement d’attirer les investissements : le témoignage de Farm Milk, acteur laitier local devenu propriété du groupe Danone, était à ce titre illustratif d’une stratégie de remontée de filière impliquant des apports partenariaux étrangers.

Sur les produits finis (alimentation et boissons), les opportunités restent concentrées sur un segment premium ou luxe, la classe moyenne étant encore victime de l’inflation à ce stade de développement du pays. Des niches en RHD ou en e-commerce peuvent ainsi être trouvées sur les vins et spiritueux, les produits laitiers ou aquatiques, comme en a témoigné Camille Veloso Orji, importatrice vins et spiritueux qui a rappelé les enjeux réglementaires que peut encore poser le pays. « Il est important de venir maintenant car le Nigéria va exploser dans cinq ou dix ans », a-t-elle conclu.

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France 2030 pour l’innovation et l’international (diffusion le 31 mars à 16H)

Dans ce webinaire, il s’agissait principalement de faire un rappel des fonds alloués à l’agriculture et l’agroalimentaire dans le plan d’innovation France 2030 : avec 1,8 milliards d’euros budgétés et cinq cents lauréats recensés depuis 2021, le secteur agro est en effet une des filières-clés de l’innovation française. Mais la session visait surtout à éclairer les participants sur l’internationalisation des entreprises lauréates de France 2030. En clair : lorsqu’une entreprise bénéficie des fonds de soutien à l’innovation France 2030, elle peut prétendre également à des aides pour exporter (car les relais de croissance de l’innovation française se construisent pour partie à l’international). À ce titre, l’entreprise Ovin’Alp, spécialisées en fertilisants organiques, est venue témoigner de ses initiatives à l’export au Brésil et au Vietnam lancées grâce au plan France 2030 Export. « Il faut tenter l’export, on est bien accompagnés », conseille son représentant en guise d’invitation.

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Vietnam : la montée en puissance de la classe moyenne (diffusion le 1er avril à 10H30)

Session très suivie par le public des JEA, la séquence consacrée au Vietnam visait à couvrir les opportunités du pays sous l’angle agricole comme sous l’angle alimentation. Sur le premier volet, les engagements forts du pays en matière de décarbonation et sa dynamique de modernisation agricole laissent espérer des ouvertures sur les biointrants, l’automatisation ou encore les solutions d’alimentation animale (le témoignage d’un représentant d’Olmix, installé dans le pays depuis vingt ans, a d’ailleurs constitué un moment marquant du webinaire avec l’évocation d’un bond de deux à vingt-cinq millions de tonnes d’aliments sur cette période !). Sur la partie alimentaire, les tendances de consommation signalent une ouverture aux produits occidentaux et un intérêt pour les produits BVP, charcuterie ou produits laitiers. « Il faut investir dans l’éducation au goût car cela représente un réservoir de consommation pour demain : il est possible de vendre de l’époisses au Vietnam pourvu qu’on ait pris le temps de le faire découvrir au plus grand nombre », signale Paul Le, représentant du distributeur Central Group. Faut-il alors viser une stratégie premium ou une démocratisation en matière de prix ? Le panier moyen restant faible pour le moment, la rentabilité semble plutôt pencher du côté du premium, mais l’évolution rapide du pays laisse entendre que le « mainstream » n’est plus si loin.

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Club Export Agro : un réseau d’entrepreneurs exportateurs (diffusion le 1er avril à 14H)

Se présenter aux entreprises et créer une émulation commune : voilà les objectifs que s’étaient donnés l’Ania, la Coopération Agricole et Business France, co-organisateurs du Club Export Agro, en proposant cette session inédite. « Le Club Export Agro est un espace d’échange tourné vers les problématiques opérationnelles et quotidiennes des exportateurs » pointent d’ailleurs les représentants de ces instances. À travers les témoignages de deux adhérentes, Aurore Delplace (Jacquet Brossard) et Charlotte Fléchard (Fromageries Gillot), c’est toute la diversité des apports du Club qui est évoquée : networking et mises en relation, éclairages réglementaires, visites d’entreprises, intelligence économique, brainstorming… Les questions du public sont d’ailleurs nombreuses pour comprendre le fonctionnement du Club et savoir comment le rejoindre.

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La RSE, avantage compétitif à l’export ? (diffusion le 1er avril à 16H)

Les stratégies RSE permettent-elles de convaincre les donneurs d’ordre internationaux dans un contexte où la réglementation encourage davantage la décarbonation des chaînes de valeur et où les consommateurs se montrent plus attirés par les produits durables ? C’est la question qui sous-tendait les échanges de cette table ronde originale dans laquelle les différents leviers de valorisation de ces stratégies RSE étaient étudiés : labels, allégations environnementales, composition du produit, etc. Une réflexion conduisant à la présentation d’un outil-clé dans le ciblage export, la cartographie de cinq destinations prioritaires pour ce type de produits : le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Australie, la Corée du Sud et la Suède (un représentant du monopole des vins suédois était d’ailleurs présent pour illustrer le critère essentiel que constitue la durabilité dans la sélection de ses fournisseurs). Attention toutefois, signale la directrice générale de Le Philtre, une entreprise de vodka bio : le critère déterminant reste celui de la compétitivité car le pays de destination doit pouvoir absorber tous les coûts.

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Les Procédures d’agréments et l’outil Expadon 2 (diffusion le 2 avril à 10H)

Comme chaque année sur les Journées Export Agro, une session était dédiée à la présentation des mécanismes d’agréments sanitaires et phytosanitaires sur les produits agroalimentaires, un enjeu administratif complexe à identifier, comprendre et surmonter pour les entreprises françaises. La description des process envisageables par types de produits était donc utile à rappeler, tout comme la navigation au sein de l’outil d’enregistrement Expadon 2. Mais l’intervention des entreprises témoins à la fin de la session s’est appliquée à souligner le poids croissant de cet enjeu administratif dans les stratégies export et la nécessité de l’anticiper, surtout dans un contexte international de resserrement des barrières douanières. « Cela vient de plus en plus percuter le processus commercial car il faut faire patienter ses prospects le temps d’obtenir l’agrément », rappelle le directeur export des foies gras Laffitte, en attente de réouverture du côté de la Chine. « Il est indispensable de prendre en compte les volumes exportés et la structure de son entreprise avant de se lancer dans la demande d’un agrément », avertit Agnès Caspar, ambassadrice de produits laitiers français à l’export.

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États-Unis : quelles opportunités face au défi de l’isolationnisme ? (diffusion le 2 avril à 16H)

Probablement la session la plus attendue de ces JEA, deux mois après l’accession de Donald Trump à la Maison Blanche, ce webinaire était planifié (hasard du calendrier) quelques heures à peine avant l’annonce des nouveaux droits tarifaires appliqués sur le sol américain. Une résonance avec l’actualité qui expliquait donc le besoin d’informations des entreprises et leur difficulté à y voir clair dans les stratégies à adopter. Si la question douanière a mobilisé la première partie du webinaire, les intervenants ont également démontré que des opportunités restaient pérennes sur des segments de niche à forte valeur ajoutée (produits vegan, sains, de spécialité, etc). Les témoignages de deux importateurs (l’un spécialisé sur les produits d’épicerie, l’autre sur les vins et spiritueux) sont par ailleurs venus confirmer que la situation restait encore transitoire et absorbable en matière de coûts mais qu’elle appelait forcément à des stratégies d’atténuation dans le futur (soit en mutualisant les coûts, soit en adaptant les contenants, soit en redirigeant sur des pays voisins).

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Le défi chinois (diffusion le 3 avril à 9H30)

Autre grand marché faisant l’objet de restrictions d’accès, la Chine était mise en avant pour souligner les chiffres particulièrement encourageants de l’export français : au sein de l’Union européenne, les produits agro français détiendraient en effet la première part de marché en Chine avec une forte dynamique à la hausse ces dernières années (+24%). Dès lors, comment choisir ses canaux de distribution et quelles villes du pays cibler pour s’assurer d’une accélération rapide ? Tous les intervenants convergent : le rôle de l’importateur est primordial, d’autant plus pour gérer les complexités douanières et administratives. Mais ce n’est pas le seul message partagé sur la Chine : les deux entreprises témoins (Lesaffre, FB Solution) soulèvent le rythme effréné de l’innovation dans le pays et l’acculturation rapide du consommateur à de nouveaux goûts et de nouvelles allégations (comme la tendance du « plus sain »). « Auparavant, le consommateur se précipitait sur les produits d’import ; désormais il est plus averti et se montre plus exigeant sur le produit et son rapport qualité-prix » ; signale Jérôme Vanachter de Lesaffre.

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Les conseillers du commerce extérieur, un réseau de dirigeants (diffusion le 3 avril à 11H30)

Qui sont les CCE et quelle est leur spécificité dans le réseau des acteurs de soutien à l’export ? Comment les contacter et sur quelles problématiques ? À travers le mélange de nombreux témoignages de CCE et l’apport d’une entreprise accompagnée, ce webinaire a permis de mettre en avant le lien de confiance fort entre un CCE « mentor » et une entreprise « mentorée » et l’accompagnement de proximité proposé dans la durée, en France comme à l’étranger. Par-dessus tout, c’est l’expertise complémentaire de ces CCE qui est pointée puisque les problématiques soulevées conduisent souvent à la mobilisation matricielle de multiples compétences pour répondre à l’entreprise (ex : pour une problématique de trésorerie d’une entreprise agro sur une destination : un CCE Finance, un CCE Agro et un CCE Pays).

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E-Export : catalyseur à l’international (diffusion le 3 avril à 14H)

Alors que le e-commerce ne cesse de progresser pour les produits alimentaires dans une logique B2C, où en est-on du côté des marketplaces et des échanges entre producteurs et acheteurs ? Le webinaire commence sur un constat d’explosion de ces circuits (70% des acheteurs se fournissent sur des marketplaces), avec une structuration du paysage entre les marketplaces de visibilité (comme celle de Business France) et celles plus transactionnelles qui autorisent les commandes directes (Ankorstore, FAIRE sont citées). L’entreprise exportatrice Maison Bornibus vient d’ailleurs témoigner de l’intérêt d’adopter une stratégie progressive sur ces plateformes et de tester leurs opportunités pas à pas en vue de l’exploration d’un marché. D’autant que les nouveaux outils d’intelligence artificielle promettent davantage de mutualisation entre plateformes et d’automatisation de certaines tâches, ce qui pourrait alléger la charge de gestion de ces canaux et rationaliser les approches.

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Allemagne, le 1er marché de la France (diffusion le 3 avril à 16H)

Autre rendez-vous devenu rituel des JEA : la session Allemagne. Ce « cru 2025 » visait à rappeler la diversité des opportunités dans le pays pourvu que les produits aient une valeur ajoutée identifiée (typicité, allégation durable, produits sains, snacking etc). L’occasion également de rappeler à quel point le marché allemand était exigeant et nécessitait un comportement adapté de la part des exportateurs français, parfois enclins à sauter les étapes du fait de la proximité géographique du pays. Le témoignage de Balarama, entreprise nouvellement exportatrice en Allemagne, était à ce titre très illustratif : spécialisée sur les barres alimentaires à forte allégation santé, l’entreprise a réussi en un an à se frayer un chemin en MDD auprès de grandes marques allemandes car elle a su se montrer réactive à leurs besoins et adapter sa production à leurs cahiers des charges. Dans un contexte économique et politique difficile pour le marché allemand, ce webinaire était aussi l’occasion de rappeler les promesses de ce pays qui reste le premier partenaire commercial de la France.

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Italie, Espagne, Portugal : les opportunités en solutions agricoles (diffusion le 4 avril à 9H30)

Trois pays agricoles à explorer en 1H30, c’était le défi de cette dernière session des Journées Export Agro 2025, avec une volonté : montrer le potentiel de ces destinations pour les fournisseurs d’équipements et solutions agricoles. En effet, marquées par les effets du changement climatique et boostées par des politiques agricoles ambitieuses, notamment européennes, ces agricultures méditerranéennes sont en pleine transformation (automatisation, gestion durable, irrigation de précision, bien-être animal, etc) et leurs besoins en innovations sont importants. En Italie, l’entreprise UV Boosting a ainsi bénéficié d’un accueil enthousiaste pour sa solution innovante de fertilisation par stimulation solaire. Quant à Patrick Paulian, spécialiste du marché espagnol depuis trente ans, il souligne le retard réel de l’agriculture ibérique en matière d’innovations et la nécessité de venir faire découvrir de nouveaux process aux donneurs d’ordre locaux.

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[1] Les Journées Export Agro sont proposées par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et organisées par Business France, en lien avec ses partenaires à l’export (Hopscotch Season, Ania, La Coopération Agricole ; France Agrimer, OSCI, CCI Ile de France)